Katalin Monzéger est conseillère pédagogique au Centre pour le Développement, la Méthodologie et l’Organisation de la Pédagogie de l’Université de Semmelweis à Budapest. Elle conseille les enseignant·es sur l’usage d’outils numériques et participe à la création de guides, de newsletters et d’enquête auprès des étudiant·es. Après avoir suivi des études en droit, elle a obtenu un diplôme en éducation numérique.
Les universités partagent généralement l’objectif d’avoir une bonne réputation pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cela permet d’attirer les étudiant·es, qui choisissent souvent les établissements en fonction de cette réputation. Ensuite, cela peut faciliter l’obtention de financements de la part du gouvernement et d’entités privées, garantissant ainsi le bon fonctionnement et développement de l’université. Une bonne réputation n’affecte donc pas seulement l’enseignement, mais aussi la recherche et tous les autres services proposés par l’université.
Afin de maintenir une image publique positive, les universités doivent y travailler continuellement et avec soin. Il y a souvent des services dédiés (communication, marketing, branding…) avec des professionnel·les chargé·es des activités quotidiennes telles que la publication d’actualités et d’interviews, l’actualisation des réseaux sociaux ou l’organisation d’évènements. Cependant, tout·e employé·e (professeur·e, chercheur·euse, docteur·e, adminstrateur·rice) participe également à la réputation de son institution en interagissant avec des personnes extérieures, de manière plus ou moins importante (par exemple en échangeant avec un restaurant pour organiser un dîner de travail ou en donnant une interview à la télévision).

Créer des ressources éducatives libres (REL) est l’un des nombreux moyens d’accroître la visibilité de l’université et d’attirer davantage l’attention sur elle. Ces matériels d’enseignement, d’apprentissage et de recherche sont mis à disposition librement afin que chacun·e puisse les utiliser dans leur apprentissage ou pour enseigner. Parmi les exemples, on peut trouver des cours en ligne (comme l’OpenCourseWare du MIT), des manuels numériques et des vidéos pédagogiques.
Naturellement, partager des REL ne se résume pas seulement à améliorer la réputation de l’institution. En créant ces ressources, les universités démontrent leur engagement en faveur d’une plus grande équité dans l’éducation, l’apprentissage tout au long de la vie et la diffusion d’informations éprouvées sur divers sujets. En fait, cela est directement lié à l’un des objectifs de développement durable de l’UNESCO (l’éducation de qualité) et à la troisième mission des universités : le transfert des connaissances académiques à la société.
En ce qui concerne la réputation des universités, les REL permettent d’attirer des étudiant·es en leur offrant la possibilité de suivre des cours ou des conférences avant leur inscription. Ces étudiant·es peuvent être de jeunes bachelier·ères, mais aussi des professionnel·les cherchant à acquérir de nouvelles compétences. De plus, les REL offrent de la visibilité à leurs créateur·rices (enseignant·es, chercheur·euses…), apportant de nouvelles opportunités professionnelles, et les connectant avec des éducateur·rices d’autres institutions. Promouvoir la création et l’usage de REL peut aussi permettre aux universités d’être médiatisées, augmentant ainsi leur visibilité auprès de la population.
Créer et publier des REL est une activité complexe qui requiert une collaboration entre plusieurs services de l’université. Cela nécessite : des formations pour les enseignant·es, des campagnes de communication, et des révisions périodiques. Cependant, en prenant en compte ces facteurs, les universités peuvent non seulement contribuer à améliorer leur réputation, mais aussi à rendre l’éducation plus inclusive.